Des nouvelles de Sébastien, joint juste avant son départ vers l'Autriche. Article issu du Dauphiné Libéré du 21 septembre
"Championnat du monde de cyclisme
Joly : « Je vis un rève »
Blessé en juillet, touché moralement, Sébastien Joly a su rebondir sur les routes du Tour d’Espagne. Le Drômois est allé jusqu’à décrocher sa sélection pour ses premiers championnats du monde qui se dérouleront ce dimanche à Salzbourg
Avant son départ pour l’Espagne, Sébastien Joly « partait un peu dans l’inconnu ». Très motivé par l’idée de « rebondir », le Drômois avait cependant encore quelques incertitudes sur son réel état de forme. La première étape de montagne de cette Vuelta l’a rassuré sur ce point (25ième de l’étape et présent dans le groupe des favoris). Cependant, comme Sébastien n’est pas « un véritable grimpeur », il a couru cette étape comme un « long contre la montre ». Ne pouvant pas renouveler cette performance chaque jour, Joly a dû gérer les étapes de montagnes suivantes. Puis lors de la 10ième étape, le coureur de la Française des Jeux s’est échappé sur un terrain lui « rappelant les routes du Limousin ». Pour se retrouver à l’avant de cette étape en compagnie des Rebellin, Florencio, Karpets et autre Mayo, Sébastien Joly s’est glissé dans 3 échappées successives. Heureux d’être « dans le coup » en fin d’étape, le Drômois n’a malheureusement pas pu concrétiser par la victoire, se laissant quelque peu « enfermer tactiquement aux abords de l’arrivée » (classé 7ième). Sa Vuelta s’est ensuite poursuivie sur le même rythme, avec une autre échappée (lors de l’étape se terminant au sommet de l’observatoire de Calar Alto).
En contact avec le sélectionneur de l’équipe de France, Frédéric Moncassin, Sébastien Joly lui a fait part de sa bonne condition physique et ce dernier savait qu’il pouvait compter sur sa « sincérité ». En effet, l’an passé Frédéric Moncassin avait pré-sélectionné Sébastien qui avait joué franc jeu en lui déclarant qu’il n’était pas au meilleur de sa forme. Il n’avait donc pas couru sur le circuit madrilène. Cette année, la sélection était difficile puisqu’un grand nombre de coureurs ont manifesté le désir de prendre part à ces championnats. Ceux-ci se dérouleront à Salzbourg (en Autriche) et Joly y portera fièrement les couleurs de l’équipe de France. Il réalise ainsi « un rêve » et disputera ses « premiers championnats du monde ». Garçon de tempérament, Sébastien Joly ne veut pas «juste participer pour participer » et pense déjà à « faire la course ». Cette année, il sera assurément présent pour « apprendre » et ensuite « un jour, essayer d’être au niveau d’un Anthony Geslin » (3ième l’an dernier).
Interrogé sur la difficulté de la durée de l’épreuve, le protégé de Marc Madiot indique « avoir le font nécessaire » (il vient d’enchaîner des heures de selle en Espagne) et que « la différence se fait dans la tête ». Désormais, le coureur de la Française des Jeux se focalise sur ce rendez-vous et sera dès jeudi en terre autrichienne. « Frédéric Moncassin va nous faire rouler dès jeudi après-midi sur le circuit et une discussion aura lieu en début de soirée entre le sélectionneur et les coureurs. Il pourra alors définir le rôle de chacun ». Ce dimanche, Sébastien Joly retrouvera tous les grands favoris de cette épreuve de Valverde à Boonen en passant par Bettini et Vinokourov. Il y côtoiera également certains de ses équipiers habituels (Eisel pour l’Autriche, Mc Leod pour l’Afrique du Sud et Gilbert pour la Belgique) qui seront des adversaires d’un jour. Joly voulait rebondir, c’est fait. Mais jusqu’où peut–il monter ?
Julien VEYRE"